Sunday, November 22, 2009

Excerpts from Burkina's Women Shape Progress by Brenda Gael McSweeney and Scholastique Kompaoré


Women in Burkina Faso are leading a campaign to address challenges that affect the daily lives of ordinary citizens in remote villages scattered throughout one of Africa's least advantaged nations. Through work by the Burkina Faso Government, and with the support of the United Nations Development Programme (UNDP), Burkina's women are finding daily life to be much less daunting.

UNDP and other partners in 2007 were able to develop and successfully implement a Multi Functional Platform in Burkina Faso that addresses UNESCO's organizational priorities: Gender Equality and Africa. Burkina's women for generations have had to contend with unequal division of labor, services, benefits, and expectations out of life. The United Nations Millennium Development Goal Three ('promote gender equality and empower women') is directly reflected by the Platform's objectives: to ease village life for women in rural areas of Burkina Faso while at the same time helping empower them and promoting democratic governance. 


The UN and Burkina's subsequent work has installed for the first time diesel engine machines, imported from India, to be used for agricultural processes once performed for hours by village women, taking up much of their time which now can be used for lucrative and educational activities. Today 120 machines are running throughout the nation. In village after village, Women's Management Committees are charged with the maintenance, running, and monitoring of usage of the machines. Brenda Gael McSweeney and Scholastique Kompaoré note: "Most women’s committees volunteer their time to manage the Platform. However, in one case the women were paying themselves too much to balance the books. Heated negotiations ended that, and led to broadened participation and involvement of more neighborhoods – 'democracy' and 'transparency' in action at the local level."

The women of these communities are enthusiastic about the windows of opportunity these machines have created.

The Government of Burkina Faso and several others in West Africa intend to scale up the Platform approach in partnership with their main donor the United Nations Development Programme. Presently a regional project is carrying the idea across Africa, for which UNDP’s Regional Bureau for Africa mobilized 19 million dollars from the Bill and Melinda Gates Foundation.
 
From an international perspective, the Platform is an exciting revolution quietly stepping forth out of the shadows and bringing Burkina Faso's people in from the horizon; could these Burkinabe women and the generations which will come to follow be a model for rural women throughout the world? How exciting it would be to say that the seeds of gender equality must be planted with rural women whose aims are simply to provide a better life for their communities, families, and themselves. This success story must not go unnoticed as the international community strives for the realization of the Millennium Development Goals.

Brenda Gael McSweeney began a decades-long international development career in Ouagadougou. She is Visiting Faculty at Boston University’s Women’s Studies Program, and at Brandeis University is Resident Scholar of the Women’s Studies Research Center and teaches at the Heller School for Social Policy and Management. Scholastique Kompaoré was National Coordinator of the Burkina Faso (then Upper Volta) pilot project for Equal Access of Women and Girls to Education.  She is the President of the Burkina arm of the World March of Women.

by Brenda Gael McSweeney and Scholastique Kompaoré, with Raffi Freedman-Gurspan - drawn from "Burkina's Women Shape Progress," published by UNESCO, Paris. See full article, also in French, at the UNESCO Portal.

Top photo by Stanley Freedman-Gurspan, the others by Brenda Gael McSweeney

Cliquez en bas pour la version française:




Article : Les femmes du Burkina façonnent le progrès
Découvrez comment l'oeuvre pionnière de l'UNESCO - le Projet d'Egalité d'Accès des Femmes et des Filles à l'Education - est relié à l'une des initiatives les plus réussies aujourd'hui: elle allège le travail des femmes et libère du temps pour leur éducation et leurs activités génératrices de revenus.


Les femmes du Burkina façonnent le progrès

Ouagadougou, Avril 2008
par Brenda Gael McSweeney and Scholastique Kompaoré


Quelque chose de positif se passe dans les villages de l’Afrique de l’ouest qu’il serait utile de porter à la connaissance du reste du monde. Cela arrive au bon moment, juste au moment où l’UNESCO vient de choisir ‘l’égalité des genres’ et ‘l’Afrique’ comme ses deux priorités. Les acteurs du développement au Burkina Faso s’investissent beaucoup
dans les actions en rapport avec les femmes et les filles, en bâtissant sur les fondations posées il ya des années par l'UNESCO et le Gouvernement du Burkina, avec l'appui du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

« La plate-forme est venue nous sauver ! » s’exclame Marie Nikièma, une femme originaire de Poa, localité située dans la région du Centre-ouest du Burkina Faso, pays sahélien. « Avant, nous passions trop de temps à décortiquer et à moudre le grain, deux tâches très épuisantes. A cela, il faut ajouter la transformation des noix de karité en pâte pour extraire le beurre de karité, une activité qui prenait deux jours, avec toutes les interruptions qui peuvent survenir pendant le processus.»

Cela se passait avant l’arrivée dans son village, début 2007, de la Plate- Forme Multifonctionnelle – un moteur simple fabriqué en Inde équipé d’unités que les villageois choisissent, comme une presse pour la pâte d’arachide et le beurre de karité, une décortiqueuse ou un moulin pour moudre la farine. La plate-forme est en fait la composante physique d’un programme de développement. Les composantes essentielles sont : un système de consultations avant projet de la communauté villageoise, la nomination des Comités Féminins de Gestion par les femmes elles-mêmes, et le suivi par des techniciens indépendants d’organisations non gouvernementales.

Loin du Burkina Faso, en Amérique du Nord et en Europe, les débats sur les politiques de développement s’articulent autour de concepts certes importants, mais abstraits tels que : l’éradication de la pauvreté, le développement durable et la gouvernance démocratique. Plus récemment, le terme « Afro-optimisme » a fait son apparition dans le vocabulaire pour refléter spécialement le taux de croissance robuste du continent ainsi que la diminution du nombre de conflits. Ces mois derniers, nous avons vu ces concepts traduits en actions dans les communautés de base à travers le Burkina.

« Depuis l’arrivée de la plate-forme, nous pouvons dès l’aube déposer nos grains et vaquer à nos occupations comme par exemple fabriquer du soumbala (un condiment), cultiver et vendre des légumes », déclarent les femmes. « Nous avons de l’argent pour envoyer nos filles à l’école – et nos maris préfèrent le plat national (tô) confectionné à partir de la farine finement moulue par le moulin de la plate-forme. »


Nous avons observé les membres du Comité de Gestion, peser les grains, négocier les prix, moudre, collecter et enregistrer les recettes. L’épargne dans leur compte bancaire sert de garantie pour les crédits nécessaires à l’expansion de leurs entreprises rurales.

A Songpelcé, un village voisin de Poa, on nous a demandé de photographier une foule de villageois debout près d’une plante locale appelée jatropha, qui pousse juste à l’entrée de l’abri de la plate-forme. Bientôt la campagne sera couverte sur plusieurs hectares de cette plante pour produire du biocarburant. Avec la hausse vertigineuse du prix du gasoil, c’est plutôt heureux que ce biocarburant puisse aller directement dans la Plate-Forme Multifonctionnelle sans aucune modification du moteur.

« Nous accomplissons les tâches à tour de rôle” a dit une femme, provenant du village de Gomoré, près de la ville de Fada N’Gourma à l’est du Burkina. Parmi les 120 moteurs qui équipent les plates-formes installées dans le pays, 119 ronronnent. Ils commencent généralement tôt le matin, ou au crépuscule selon le choix des femmes. Les activités ont été arrêtées seulement dans un village à cause des disputes. D’autres cas de conflits ont été résolus. La plupart des femmes des Comités Féminins de Gestion dévouent volontairement leur temps dans la gestion de la Plate-Forme Multifonctionnelle. Dans un cas cependant, les femmes s’octroyaient une prime très élevée qui déséquilibrait les comptes. De chaudes négociations arrêtèrent cette pratique et aboutirent à une plus grande participation et plus d’implication de la part du voisinage – « la démocratie » et «la transparence » en action au niveau local.

Plus d’une fois nous avons été témoins de l’ingéniosité de ces femmes. Dans un village nous avons vu, une pièce maîtresse de la plate-forme se détacher du moteur en marche et tomber en cliquetant sur le sol en ciment. Quelques minutes plus tard, les meunières avaient résolu le problème immédiat à l’aide d’une corde.

Les femmes – et les hommes – des zones rurales sont très enthousiastes vis-à-vis des progrès que la plate-forme apporte dans leurs communautés. Ils lui attribuent une note élevée lors des évaluations indépendantes. « C’est l’œuvre du projet pilote de l’UNESCO en faveur des femmes et des filles que nous poursuivons» déclare tout rayonnant, Benoît Ouoba, Président de Tin Tua, une Organisation Non Gouvernementale (ONG) en charge de l’initiative plate-forme à l’est du pays.


D’autres activistes non gouvernementaux voudraient maintenir le cap : plus jamais de « projets cimetières » affirme Louis Ouédraogo, à la tête de l’ONG catalyseur des actions de la Plate-Forme Multifonctionnelle dans la partie centre ouest du pays.

Le gouvernement du Burkina Faso ainsi que plusieurs autres pays de l’Afrique de l’ouest ont l’intention d’étendre l’approche Plate-Forme Multifonctionnelle, avec leur principal partenaire technique et financier, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Actuellement, un projet régional porte l’idée à travers toute l’Afrique – projet pour lequel le Bureau Régional du PNUD pour l’Afrique vient juste de mobiliser 19 millions de dollars de la fondation Bill et Melinda Gates.

D’un village à un autre, à travers le Burkina, les yeux brillants et le rire limpide des femmes illustrent de façon éclatante le bénéfice d’investir en faveur des femmes et des filles. Nous, parions nous aussi sur le succès.


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Brenda Gael McSweeney a débuté sa longue carrière de plusieurs décennies dans le développement international à Ouagadougou. Elle est professeure visiteuse à l’Université de Boston dans le Programme d’Etude sur les Femmes. Elle est chercheur à titre permanent au Centre de Recherche sur les Etudes sur les Femmes de l’Université de Brandeis et enseigne dans la même université à Heller School for Social Policy and Management. Scholastique Kompaoré est l’ancienne Coordonnatrice Nationale au Burkina Faso (à l’époque Haute Volta) du projet pilote pour l’Egalité d’Accès des Femmes et des Filles à l’Éducation. Elle a été conseillère puis directrice du programme régionale des Volontaires des Nations Unies d'échange d'animateurs communautaires entre pays africains au sud du Sahara. Elle est actuellement Présidente de la Coordination Nationale de la Marche Mondiale des Femmes au Burkina Faso.

La version originale de cet article a été traduite de l'anglais par Tshali Kabanga Charlie, originaire de la République Démocratique du Congo. En ce moment, elle fait des recherches en développement international à l'Université de Brandeis dans le Massachusetts, USA.








Dossier/document UNESCO_BurkinaFaso_fr.doc
Source Brenda Gael McSweeney and Scholastique Kompaoré
Auteur(s) Brenda Gael McSweeney and Scholastique Kompaoré